Maximilien Leroy ㄨ In my mind (2024)

Two seekers & a golden snitch


Maximilien Leroy ㄨ In my mind (1)29 av. 2023 – Le dernier match de la saison pour James, et la pression monte d’un cran supplémentaire. Il inspire profondément, seul face à son miroir, murmure une prière à la triple lune, avant de quitter son logement pour gagner le terrain de Quidditch à pieds, cherchant dans la marche qu’il s’impose une façon de calmer ses angoisses. Peine perdue, son esprit repasse en boucle les matchs de la saison, et ça n’arrange en rien son stress.

Il faut dire que non content d’avoir vu son ancienne équipe avoir gagné la coupe sans lui l’an dernier, il faut bien se rendre à l’évidence, ils sont meilleurs que les Pokeby, cette année encore. Ils sont meilleurs sans lui. S’il a attrapé le vif sous le nez de son propre cousin en octobre, il s’est clairement fait distancer par ses anciens équipiers - et par son remplaçant - dès le mois suivant. Il a eu beau se chercher des excuses - les suites de sa pneumonie pour expliquer sa défaite de février par exemple - et même s’il a limité la casse en parvenant à subtiliser la balle dorée sous le nez du jeune Muller, il ne peut vraiment pas dire qu’il est fier de cette saison, et il se questionne franchement sur la pertinence de sa présence dans l’équipe.

C’est pas le visage qu’il affiche, pourtant, une fois sur le terrain, et face à Max, attrapeur rival à qui il serre sportivement la main avant le coup de sifflet sonnant le début du match. Il arbore même un sourire qui se veut confiant, passé maître dans l’art de dissimuler ses émotions. Un sourire qui trouve écho dans celui de son adversaire et ami.

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Que le meilleur gagne ! lance-t-il à Maximilien avant de s’élever dans les airs sous l’injonction de l’arbitre.

Et pendant un temps, il y croit, vraiment. Tous deux savent que les premières places sont déjà hors de portée, enlevées haut la main par les gris et les verts, mais ils se battent aujourd’hui pour la dernière place du podium. Pour sauver les meubles. Il y croit encore, quand il entend le nom de @Maxence Bonnamy cité au loin, qui enchaîne les buts. Son coéquipier, et cousin de son adversaire principal. Drôle de match, assurément. Les yeux clairs du Pokeby arpentent le terrain à la recherche du précieux éclat d’or annonçant la présence du vif… Parfois, leurs regards se croisent et Maximilien n’a qu’un sourire encourageant. Encore une fois, la victoire ne dépendra que de lui et arriver sur le podium serait un grand soulagement pour sa maison, qui galère depuis quelques années maintenant. Et en même temps, il se sent si fier du potentiel de Maxence qu’il a du mal à se dire qu’il va devoir l’écraser. Mais c’est le jeu, c’est comme ça. Ils le savent tous. De la même façon qu’il espère que Peter ne lui a pas fait de faveur lors de leur match, il ne compte pas en faire à James - et vice-versa. Leurs regards sont déterminés et après un temps qui lui paraît interminable, on annonce le lâcher du vif d’or. Avec le temps, Maximilien a appris à repérer la petite boule dorée aux ailes fines et élégantes parmi le paysage vert ou gris du stade de Quidditch. Leurs deux balais font un bond en avant et à partir de ce moment-là, le Summerbee ne pense plus qu’à une seule chose : l’attraper. Coûte que coûte. Quel qu’en soit le prix. Une volonté qui n’a d’égale que celle de son rival sur le terrain. L’abeille compte aveuglément sur ses camarades jaunes pour lui épargner le Cognard et faciliter son chemin. Il évite de justesse l’un des poursuiveurs Pokeby qui s’est mis dans la tête de donner une chance à James en le déstabilisant, lui. Une initiative rapidement interrompue par les besoins du jeu. Maximilien entend le Souaffle lui frôler le crâne et pendant quelques secondes, un sifflement persistant s’immisce dans ses oreilles. Mais sa détermination est sans faille. Le sorcier se penche en avant sur son balai, gagnant un peu de vitesse, James sur les talons. Cette fois, c’est le Cognard qui vient frôler la jambe droite du brun et l’oblige à se détourner de quelques centimètres. Le blond peste un peu plus, la manœuvre lui est plus périlleuse, la trajectoire du cognard poursuivant droit sur lui et l’écart jusque-là minime se creusant davantage. Le Français a entendu la foule retenir sa respiration, tout comme il a arrêté de respirer lui-même. Le vif d’or se trouve là, à un bras de lui, et un juron référant aux petit peuple s’élève dans son dos. Un bras de géant pour Max. Un monde pour James. Et d’un seul coup, sans prévenir, la balle dorée plonge vers le sol. Aucune hésitation ne transparaît dans la décision de Maximilien de plonger à sa poursuite, le balai à la perpendiculaire d’un sol qui se rapproche de plus en plus vite. Aucune hésitation non plus chez son adversaire, bien que la manœuvre soit insensée. Il sent la présence de James, il pourrait presque entendre son souffle. Pendant un instant, il pense s’écraser contre l’herbe tant les mètres qui l’en séparent se réduisent à une vitesse folle. A vrai dire, la mâchoire serrée comme jamais, concentré sur les centimètres à grappiller pour rattraper le retard, l’ancien Grymm ne fixe plus que l’éclat doré, oubliant presque tout le reste. Y compris le sol qui se rapproche bien trop dangereusem*nt. Et à moins de deux mètres, Maximilien redresse le manche de son balai, juste à temps pour voir le vif d’or changer de trajectoire et passer sous lui. Ni une, ni deux, il glisse sous son balai et, ne se tenant plus qu’à une main, le bout de bois enfermé entre ses cuisses, il s’empare de la petite boule dorée. Max a redressé dans le même mouvement que le vif d’or a changé de trajectoire, mais il a fallu la fraction de seconde de réalisation à James pour redresser, tentant encore désespérément de suivre l’objet convoité. Une fraction de seconde de trop, qui ne permet pas à son balai d’éviter l’impact, alors que l’esprit de l’artiste remarque inconsciemment la manœuvre aérienne digne des meilleurs voltigeurs de son ami. Une fraction de seconde de trop, qui l’envoie rouler à terre, un balai de plus brisé sous la violence de l’impact, lui faisant littéralement mordre la poussière. C’est qu’il n’a pas ménagé ses efforts, pour attraper ce foutu vif, et clairement pas limité l’accélération imposée à sa monture. La rencontre avec le sol n’en est que plus rude, lui coupant le souffle un moment, et si quelque part, il entend peut-être des cris parmi les spectateurs, rien ne couvre le coup de sifflet signant une nouvelle défaite cuisante.
Il a perdu. Ne reste qu’un maigre espoir pour ne pas se retrouver relégué hors du classem*nt : que les buts marqués par ses coéquipiers compensent son odieux échec.

Il n’a même pas envie de se relever, le blond, quand bien même la douleur physique, pourtant présente, ne rivalise pas tant avec celle de son ego une nouvelle fois malmené. Tout au plus tente-t-il de se tourner à nouveau face vers le ciel, réalisant seulement à quel point son corps entier semble endolori. Il garde les yeux clos, cependant, refusant de croiser le regard de qui que ce soit alors qu’on approche déjà pour vérifier son état, Maximilien le premier sur les lieux. Si l’impact lui a échappé, il a vite réalisé que contrairement à lui, James a payé le prix de cette tentative risquée. “C’est le jeu” diront certains mais le Français, lui, croule sous la culpabilité.

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Je suis pas mort, c’est bon.

Tout ce qu’il voudrait à son instant, c’est qu’on l’oublie. Lui ne voit que sa défaite. Et l’annonce des scores définitifs ne fait qu’ajouter à ce mélange de honte, de culpabilité, de dégoût qui lui met le cœur au bord des lèvres. Ou est-ce cette douleur fulgurante dans l’ensemble de son être à chaque tentative de mouvement ou contact ? Par sa faute, ils sont éliminés du classem*nt. Malgré les efforts de ses camarades, et leurs prouesses, les voilà relégués à la quatrième place. Incapable sussurre cette voix infâme dans un coin de son esprit. Et s’il répond aux questions qu’on peut lui poser concernant son état, c’est plus laconique encore que jamais.

- Combien j’ai de doigts ? demande l’abeille, vraisemblablement inquiète.

Le blond n’a pas le temps de répondre que le brun se fait vite évincer par l’équipe médicale qui se tient toujours prête à intervenir et le gagnant serre le vif d’or entre ses doigts à s’en faire mal. De toute façon, si James a entendu la question, il a gardé les yeux clos et n’aurait pas pu lui répondre. Pourtant, la joie sur le visage des coéquipiers du Summerbee et la certitude de s’être montré digne de leur confiance lui font ressentir de la fierté et un certain bonheur. Même s’ils ne seront pas les grands gagnants de l’année 2023, ils s’en sortent avec un peu d’honneur. Maximilien voit le visage de @Peter Drummond dans la foule qui rayonne plus que les autres (la faute à l’amour ou à sa vélanité sans doute) et lui fait un signe de la main, un sourire enfantin sur le visage. Puis, ce dernier se tourne à nouveau vers James.

- Est-ce que ça ira ?

Le Pokeby connaît suffisamment son ami pour déceler l’inquiétude dans sa voix bien qu’il refuse toujours de croiser son regard. Il hoche cependant légèrement la tête, cherchant un peu à le rassurer, après une seconde de silence. Il a bien mérité sa victoire, et il ne peut décemment pas lui ternir ça. Quand bien même lui-même s’engouffre un peu plus dans des ténèbres destructrices.

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J’en ai vu d’autres, affirme-t-il, sincère au moins sur ce point. Ça ne signifie pas pour autant qu’il le vit bien. Toi, t’es un sacré voltigeur, bravo. Va, ils s’occupent de moi, de toute façon.

Et s’il y a cette amertume dans son cœur due à sa propre inaptitude, une pointe de fierté transparaît pourtant pour celui qui reste son plus proche ami, parce que oui, clairement, la manœuvre était brillante. Le compliment n’échappe pas au brun dont le rouge à ses joues trahit sa gêne.

- Je t’appellerai dans la soirée pour prendre de tes nouvelles.
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T’inquiète pas.

Ce n’est pas une demande mais bien une affirmation que fait Maximilien, quoi que les mots de son ami visent à l’évidence à minimiser son état, en vain. L’abeille se fait rattraper par ses coéquipiers et peu de temps après, James quitte à son tour le stade, entouré de l’équipe médicale. Ce soir, les Bee festoieront. Les artistes, eux, devront se contenter de la quatrième place.
Et peut-être d’un joueur en moins.

Écrit à 4 mains avec @James Blackthorn Maximilien Leroy ㄨ In my mind (2)
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